Je cueillis les branches de l’arbre-sommeil,
Pour te faire un collier,
Récoltai les perles de douce rosée,
Pour les y enfiler,
Arrachai les flammes à leur âtre vermeille,
Pour les y allumer,
Je chassai l’Éole ô courants printaniers,
Qui doucement l’agitait,

Avec tant de passion, de ferveur sans raison,
Je nouai autour de ton cou mon collier,
Mais sans prêter gare ni aucune attention,
Peut-être aurai-je oublié de serrer,

Quand la brise nocturne, à la lueur d’une lune,
Vint malgré moi le couper,
Oh que j’ai cherché à réparer ma plume,
Avant que l’encre n’eut séché,

J’eu cueilli les branches de l’arbre-sommeil,
Pour te faire un collier,
Récolté les perles de douce rosée,
Pour les y enfiler,
Arraché les flammes à leur âtre vermeille,
Pour les y allumer,
J’eu chassé l’Éole ô courants printaniers,
Qui doucement l’agitait,

Regardai les perles chatoyantes, lentement,
S'éparpillées, ô vide glacé,
Pour te faire un collier…

Mais bon sang, remue-toi!
Frappe-moi pendant que tu y es,
Mais ne reste pas là comme ça,
À me regarder,

Ton silence est pire,
Que toutes les paroles,
Lentement il m’aspire,
Dans une course folle,

Tu m’as dis que tu monteras,
Au ciel avant ton heur,
Mais je ne te crois pas,
À ton plus grand malheur,

Et puis tu m’as quitté,
Sans un regard en arrière,
Et puis tu m’as laissé,
Toi et ton cœur de pierre,

Mais bon sang, engueule-moi!
Frappe-moi pendant que tu y es,
Mais ne reste pas là comme ça,
À me regarder,

Maintenant c’est fini,
Et je me vide de mes larmes,
J’ai les yeux rougis,
La peau comme un cadavre,

Nuit blanche dans mon lit,
Le sommeil me fuyant,
À penser à mes soucis,
Tout en me demandant,

Quand sonnera ton heur,
Ce moment tabou,
Où tu me laissera en pleur,
Mais toi…TU T’EN FOU!

MAIS BON SANG, GRONDE-MOI,
FRAPPE-MOI PENDANT QUE TU Y ES,
MAIS NE RESTE PAS LÀ COMME ÇA,
À ME REGARDER…

Toi qui a failli mourir hier,
Toi, mon père...

T’élançant dans le ciel, tu déployas tes ailes,
De plumes ciselées aux reflets argentés,
Tu montes vers le soleil et ses pures merveilles,
Un moment enchanté, temps de ton apogée,

Pauvre petit oiseau; tu volas trop haut,
Et te brûla les ailes, ô ardentes étincelles,
Trop près du grand fourneau, tu sombras vers les flots,
Une seconde éternelle, temps de ta ritournelle,

Vint la chute infinie dans le cœur de la nuit,
Après feux de passion, tu touchas le fond,
Se termina ta vie, dans le total oubli,
Un soupir sans raison, temps de ta dérision,

Une dernière plume voletant sous la lune,
Souvenir de ton temps et de tous tes tourments,
Et tu te consumes, cendres dans une urne,
Un silence mordant, temps d’un enterrement.

Un moment,
Une seconde,
Un soupir,
Un silence,
Le temps d’une vie…

La brise du soir éteignît l’espoir,
Qui en moi brûlait plus vif que jamais,
Vent du désespoir soufflant dans le noir, 
Les restes défaits d’un amour parfait,

Cire du soir,
Encor brulante,
Je ne peux voir,
La flamme ardente,

Un vent de raison éteint ma passion,
Soufflant ma bougie au cœur de la nuit,
J’avance à tâtons dans se trou sans fond,
Créé des soucis d’un amour fini,

Petit halo,
Dans le clair-obscur,
Va en lambeaux,
Et faibles murmures

Les gouttes tombent derrière la vitre,
S’amassant en flaques d’eau,
Un autre orage sans titre,
Derrière de sombres barreaux,

Quatre murs ternis,
Limite de mon existence,
Émotions défraichies,
Toutes sur la même tendance,

Les gouttes tombent derrière les vitres,
Laissant mon papier salé,
Un autre poème sans titre,
De larmes de sang taché,

Un monde qui rêve,
De paix et de repos,
D’une inespérée trêve,
Entre deux sursauts,

Les gouttes tombent sur la vitre,
Ou plutôt ce qu'il en reste,
Roche, verre et sang, chaos sans titre,
Et prisonnière ne regrettant son geste,

Enfin échappée,
Par la porte de secours,
De sa vie brisée,
La mort de toujours,

Les gouttes tombent derrière les vitres,
Ou plutôt ce qu'il en reste,
Corps gisant, scène sans titre,
L’âme en peine lachant du leste, 

À ma vie,
Qui ternie,
Et au malheur,
Qui ne mérite plus mes pleurs,

Calés dans leur fauteuil,
Les yeux rivés à l’écran,
Télécommande au bras,
Ils regardent des bains de sang,

Ils avancent sur le chemin,
Créé par la pollution,
Qui les mène à leur fin,
Quoi qu’ils feront,

Sans se poser de questions,
Et connaissant leur sort,
Ils se disent « à quoi bon? »
« Avant ça je serai mort »,

Alors ils tournent la page,
Ne se sentant concernés,
Et laisse en héritage,
Un cadeau empoisonné,

Mais bon sang, réveillé vous!
Regardez tout autour,
Il ne reste que des fous,
Des aveugles et des sourds,

Car ils n’ont pas,
Comprit le message,
Ils sont restés coi,
Alors où sont les sages?

Vous qui vous interrogé,
Vous tombez en plein dans le mil,
Ils sont persécutés,
Enfermés dans des asiles,

Pour des pensées évoluées,
Des divergences d’esprit,
Ils sont classés « aliénés »,
Et enfermés à tout prix,

Maintenant nous stagnons,
Sur la mer de l’ennui,
Et chaque pas que nous faisons,
Nous conduit dans l’oubli,

Si c’est ce qu’est devenue l’humanité,
Je veux bien qu’on me traite de bête,
Car si on nous compare à la bestialité,
Ils sont plus brillants que nos grosses têtes.

Dans la forêt sacrée,
Héritage ancestral,
Nature dorée,
Sous le rayon astral,

Branches dénudés,
Aux reflets d’argent,
Petites pousses gênées,
De la vie renaissant,

Fleurs dansant,
Beauté délicate,
Miracle du printemps,
Tulipes écarlates,

Vent soufflant,
Les feuilles d’un vert tendre,
Brise purifiant,
Et chassant les cendres,

Nature enchanteresse,
Charme oublié,
Forêt en détresse,
Par nous menacée.

Le soleil meure,
Aux portes de la nuit,
Et installe la peur,
Que tout soit fini,

La terre plonge,
Dans les ténèbres éternels, 
Peuplés de songes,
Une nuit mortelle,

Flocons immaculés
Sous un ciel d’encre,
Sinistres pensées,
Poussières et cendres,

Dans le froid hivernal,
Concerts de cris,
Cœur glacial,
Drame de minuit,

L’astre renaîtra,
Chacun le sait,
Et ramènera,
La lumière et la paix.

Le soleil se couche,
Paysage sinistre,
Le tir fait mouche,
La vie me quitte,

Elle s'envola,
Loin dans la nuit,
Me laissant là,
Corps meurtri,

Rage guerrière,
Colère vengeresse,
Force dernière,
Avant la détresse,

La mort s'insinue,
Tel un serpent,
Puis elle me tue,
M’empoisonnant,

Âme en peine,
Lueur de minuit,
Partant sans veine,
Vers le paradis,

Repos éternel,
Dans les champs célestes,
Ennui mortel,
Et destin funeste,

Attente éclairée,
Par la lumière astrale,
Là haut prisonniers,
D’une cage de cristal,

Un cheval de mer,

Cet être insolite,

Tel un ange solitaire,

Qui s’agite,

...

Au fond des océans,

Gardien des profondeurs,

Il sort du néant,

Ne craignant la peur,

...

Ses nageoires ondulent,

Légères et vaporeuses,

Créant de petites bulles,

Mignonnes et heureuses,

...

Il explore le monde,

Monte vers la surface,

Il saute à travers l’onde,

Et ne perd pas la face,

...

Chacun attend son heure,

Se trouve une partenaire,

L’entraine loin de ses sœurs,

En lui chantant cet air,

...

Telles des petites lumières,

Au milieu de la nuit,

Résonne sous la terre,

La chanson de la vie,

...

L’eau vibre en cette heure,

D’un noble sentiment,

Qu’on appelle le bonheur,

Présent en ce moment,

...

Au miracle du matin,

Un petit être est né,

Quoi qu’un peu coquin,

Il va nous amuser,

...

Le petit a grandi,

Rejoignant ses parents,

Et le cercle infini,

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